Quand, il y a vingt ans, naquit la fraternité des frères dans le cadre de la paroisse de Saint-Paul et de l’Association « Maison de Mambré », il y avait un grand ferment de prière et d’initiatives et un grand nombre de jeunes en recherche de Dieu, qui s’engageaient en faveur des plus déshérités. Dans cette ambiance dynamique prit forme spontanément une fraternité de frères. Ce n’est que dans un deuxième temps (c’était il y a 21 ans précisément) que la fraternité des frères a choisi la spiritualité de Jérusalem.

Au début, cette nouveauté ne fut pas bien comprise ni bien accueillie dans l’ensemble, mais l’encouragement et l’approbation de l’évêque de cette époque (Mgr Scattizi) permirent son développement et malgré tout un bon démarrage.

La caractéristique de la fraternité consistait dans le fait de passer du tapis de prière à la rue, de la rencontre avec Dieu dans la liturgie à la rencontre des personnes dans les circonstances de la vie quotidienne, personnes les plus variées en recherche de sens, en crise ou blessées. Après les avoir écoutées et pris un moment de dialogue, il était proposé à toutes de vivre une rencontre personnelle avec le Seigneur, seule nouveauté qui pouvait s’avérer salutaire pour leurs vies. L’urgence pastorale d’il y a 20 ans était de retrouver la dimension spirituelle de la vie chrétienne, remettant au gout du jour la prière aux côtés d’un engagement social très prononcé à l’époque. La spiritualité de Jérusalem qui conjuguait contemplation et service au cœur de la ville était une bonne « formule » pour répondre à une telle exigence.

Bien qu’étant toutes baptisées, les personnes rencontrées ne connaissaient pas l’essentiel de l’Évangile et la manière de l’incarner dans notre époque. Hier comme aujourd’hui, les difficultés sont les mêmes, avec en plus un grand individualisme, et moins d’esprit de recherche spirituelle. La pandémie de ces dernières années a provoqué une dispersion des communautés, augmentant l’absentéisme aux liturgies dominicales et renforçant un certaine pratique religieuse intimiste. L’épidémie a divisé les membres de nos communautés selon les courants de pensées. Aujourd’hui fait jour une spiritualité … sans Dieu ! Qui ressemble plus à une recherche de bien-être intérieur et de panthéisme écologique.

Il s’agit donc de nos jours de reproposer le Christ, comme Sauveur, comme vie et vérité et aussi de réapprendre une authentique vie fraternelle entre personnes de tous horizons. Dans ce but, nous proposons aux communautés dans les églises qui nous sont confiées des catéchèses pour adultes, des évangélisations de rues, un parcours de catéchèses en vue de la consécration à Marie, pèlerinages, vacances paroissiales, accompagnement individuels, camp pour des adolescents, liturgie des heures ouverte à tous, l’adoration eucharistique continue, la célébration solennelle des premiers vendredis du mois…

En 2022, les fraternités des frères … et des sœurs (renée en 2011) vivent une période de rééquilibrage. Elles passent de l’enthousiasme des débuts à une époque de nombreuses difficultés internes et externes. Mais le Seigneur est fidèle … pour l’heure, nous l’avons remercié et loué ensemble du 27 au 29 mai.

Une phrase du Pape François a accompagné le programme de la fête des 20 ans : « Nous nous sommes rendu compte que nous sommes dans la même barque, tous fragiles et désorientés, mais en même temps tous importants et nécessaires, appelés à ramer ensemble ». Les festivités ont commencé en soirée du 27 mai par un monologue à Dieu ; le lendemain, journée de prière et de rencontres : à 10 heure la messe dans la Basilique Notre Dame de l’humilité, à 16h une table ronde sur le thème : Jérusalem, au cœur de la ville au cœur de Dieu, à laquelle sœur Rosalba a participé ; à 19h les premières vêpres de l’Ascension et une veillée de remerciements à Dieu et de témoignages. Dimanche 29 mai était l’Ascension célébrée à 10h dans l’église San Bartolomeo, précédée des laudes ; à 13h un repas partagé en plein-air dans le jardin de la même église et à 17h un concert de notre amie Alessandra qui fut un temps familière à Florence.

A 18h30, La fête s’est conclue par une prière de louange et une bénédiction finale bien méritée. L’affluence est restée modeste mais fervente et amicale comme nous l’avions espéré. Merci Seigneur et Gloire à Dieu au plus haut des cieux !

Sœur Alix