Cela faisait deux ans que nous ne nous étions pas rassemblées « réellement » en cette fin du mois d’août, et, même si toutes les sœurs n’étaient pas dans le même lieu, nous avons pu néanmoins être ensemble et vivre de beaux temps fraternels, réparties en neuf lieux : Magdala, l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, le Mont-Saint-Michel, la Maison de prière au Québec, San Sebastiano à Rome, Gamogna, Florence et Poletyły en Pologne.
Les trois journées axées sur l’écoute, la réflexion et le partage, avaient été préparées par une équipe de trois sœurs : Marlene, Maria Magdalena et Marie-Élisabeth. Dans le contexte que vit notre Famille monastique et plus particulièrement notre institut, avec les parutions de livres ou d’articles écrits par d’anciens frères ou sœurs dénonçant des abus, la démission de deux sœurs du Conseil général, et la Visite apostolique en cours, il était important de nous retrouver en rencontres inter-fraternités, pour nous écouter et faire le point ensemble. La méthode proposée, à la fois précise, en quatre étapes bien balisées (se mettre en route ensemble – regarder, se situer et discerner – explorer – rêver ensemble), était souple et ouverte, permettant à chacune de s’exprimer librement et à chaque groupe de choisir son propre thème de partage et de l’approfondir à son rythme.
L’objectif était non pas d’arriver au même but, mais de marcher ensemble…
Une visioconférence accompagnée par Chiara Giaccardi, sociologue à Milan et amie de nos Fraternités, nous a permis le dernier jour d’écouter la synthèse de chacun des groupes de partage, et de sentir le souffle de l’Esprit qui nous avait unies dans l’invisible…
Sœur Rosalba a conclu ces trois jours par une parole d’espérance adressée à toutes les sœurs.
Ce qui en ressort, c’est avant tout une très belle expérience de communion où Amour et vérité se sont rencontrés (cf. psaume 84) !
Autrement dit, nous avons pu aborder ces sujets douloureux sans filtre, sans tabou, mais avec le canal de la charité. Il était bon de nous retrouver, car dans les désaccords, les incompréhensions, les malentendus, profonds ou petits, prier et vivre ensemble nous aide à ajuster nos paroles. Écouter la souffrance des autres nous fait bouger sans nous mettre en opposition mais ouvre un chemin de vie à explorer. Nous ouvrir à leur espérance et à leurs désirs de fécondité, nous met en route. Bref, nous pouvons dire que nous sommes un peu secouées, mais heureuses de ce temps. Nous savons que nous pouvons rire et pleurer ensemble, et compter les unes sur les autres !

Merci pour votre prière fraternelle qui nous a portées, et qui continuera à nous aider en ces temps un peu mouvementés, mais qui sont aussi pleins d’espérance et nous rendent solidaires de toute l’Église et plus largement de toute la société… Avec le pape François, travaillons à faire grandir l’esprit de synodalité !

sœur Violaine