De manière habituelle pour nos fraternités, le début d’année est marqué par les retraites d’hiver. Cette année, elles étaient échelonnées de la fin janvier à la fin février.
Ce sont les fraternités du Mont-Saint-Michel, de Tarbes et de Vézelay qui ont ouvert le bal en se retrouvant à Magdala du 24 au 29 janvier. Une semaine pour plonger dans la spiritualité de saint François de Sales en lisant des extraits de ses œuvres, commentés par le père Max de Longchamp du Centre Saint-Jean-de-la-Croix. Dans la vie spirituelle, il ne s’agit pas d’être performant, de faire des choses, mais juste de plaire à Dieu dans l’humble réalité quotidienne. « Rien par force, tout par amour. » Décidément, la douceur salésienne fait beaucoup de bien !
Du 7 au 14 février, c’étaient au tour des fraternités de Strasbourg et de Varsovie de se retrouver, en Pologne à Tyniec près de Cracovie, la plus ancienne abbaye en terre polonaise (la date officielle de sa fondation est 1044 !). Les trois premières journées ont été dédiées au repos, aux promenades fraternelles, aux visites de l’abbaye récemment restaurée, de la ville de Cracovie (ancienne capitale de la Pologne), de Wieliczka (les mines du sel actives du XIIIe s. à 1996), du camp de concentration d’Auschwitz. L’abbé Szymon Hiżycki OSB en personne a donné six enseignements durant trois jours sur le livre du Deutéronome, lu en tant qu’histoire sainte personnelle et agrémenté observations bibliques perspicaces. Trois traducteurs simultanés se sont relayés pour rendre les enseignements accessibles aux francophones. Une belle petite chapelle était à disposition pour la prière personnelle et pour les offices « jérusalémites ». Bien sûr, les plus motivés ont pu se joindre aux vêpres des moines bénédictins en latin ou aux laudes en polonais à 6h. Hélas, les vêtements chauds des plus prévoyants ou des plus apeurés du froid sibérien ont dû rester en cellule : les trois dernières journées ont été tout particulièrement propices aux promenades le long de la Vistule sous le soleil et sous le ciel bleu. Et la dernière parole pour rendre hommage à l’équipe de la cuisine de Tyniec : les sœurs de Strasbourg sont parties avec une ferme décision de révolutionner leurs menus !
La même semaine, les frères et sœurs de Montréal vivaient leur retraite d’une manière bien particulière. Ils étaient répartis sur trois lieux différents, à cause des restrictions sanitaires très sévères au Québec. Un petit groupe de sœurs avec les frères familiers était en compagnie de l’équipe de la maison de Prière au Mont-Saint-Hilaire ; les frères et sœurs dans leurs résidences respectives à Montréal. La retraite qui portait sur le thème de l’oraison était prêchée par un laïc, Mr Jacques Gauthier, de la région de Gatineau. Une manière concrète de vivre la communion était d’écouter les enseignements pré-enregistrés aux mêmes horaires sur les lieux respectifs. Les frères et sœurs ont tout de même pu se retrouver avec le prédicateur via Zoom au début et à la fin de la retraite. Toute cette gymnastique ne les a pas empêchés de renouer avec le désir du cœur à cœur avec le Seigneur, qui est toujours présent et qui, le premier, nous attend à l’oraison.
Les frères et sœurs d’Italie ont pris la suite du 14 au 19 février, se rendant à La Verna, accueillis chaleureusement – pour la deuxième fois – par les franciscains. La retraite a été prêchée par le p. Fabio Ciardi, omi, religieux lié au mouvement des Focolari et théologien de la vie consacrée. Il a accompagné les frères et sœurs dans la chambre haute du Cénacle : en parcourant tous les événements qui s’y sont passés, il a enseigné comment demeurer dans le Cénacle, notre maison. La semaine a été une expérience de solitude et de vrai silence partagé entre frères et sœurs. Le charisme de saint François a été un soutien, spécialement grâce à la prière partagée avec la communauté des frères mineurs et aussi dans la célébration de la messe à la chapelle des stigmates avec la précieuse relique du sang de saint François.
Les Fraternités parisiennes, quant à elles, sont parties vivre leur retraite du 21 au 26 février à Magdala. Guidés par Claire Patier qui est vierge consacrée du diocèse de Marseille, frères et sœurs se sont plongés dans la Bible à la suite de Moïse et d’Elie pour puiser dans les récits de l’expérience du patriarche et du prophète des inspirations qui puissent nourrir leur vie de foi et leur espérance aujourd’hui. Le cadre silencieux de Magdala au temps de l’éveil du printemps et la présence dévouée des sœurs ‘magdaléennes’ (merci !) ont permis de reprendre souffle en ce milieu de l’année pour relever les défis quotidiens et répondre aux demandes de notre monde qui a tant besoin de prière !
Dans la même période, les frères et sœurs de Cologne sont allés en retraite à l’abbaye allemande de Münsterschwarzach près de Würzburg, aux portes de la Bavière. Dès leur arrivée, le programme a été quelque peu bouleversé : un certain nombre de frères de la communauté bénédictine – dont certains qui devaient donner les enseignements – avaient attrapés la Covid et étaient en quarantaine. Par chance, et grâce aux efforts sanitaires mis en place dans l’abbaye, l’hôtellerie est restée ouverte. Les frères et sœurs colonais ont donc vécu une retraite plus individuelle que prévue, en silence, portée par la liturgie bénédictine dans une forme réduite, et ont tout au moins pu vivre ce temps d’intériorité en profitant du beau temps et de la campagne environnante. Au terme de leur semaine, certains d’entre eux ont pu aller rendre visite aux sœurs de Schwanberg, une communauté monastique évangélique qui est établie à proximité ; une touche d’œcuménisme pour couronner cette retraite.
Qu’il soit vécu à demeure ou à l’extérieur, et même avec les imprévus, ce moment à l’écart avec le Seigneur est toujours l’occasion de prêter l’oreille dans un cœur à cœur, pour mieux continuer à l’aimer et à le servir dans nos réalités quotidiennes !